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Un musée africain pour faire de Marrakech un hub culturel international

Le musée d’art contemporain africain Al Maaden a inauguré le week-end dernier une exposition intitulée « Africa is no island » qui a connu une affluence record. Pour son directeur Othman Lazrak, le succès des programmations du MACAAL centrées sur les oeuvres des artistes africains vont mettre Marrakech au devant de la scène culturelle internationale.

Une fois n’est pas coutume, l’exposition intitulée «Africa is no island» a reçu, en une seule journée, près de 400 visiteurs lors de son ouverture au public dimanche 25 février. Seul musée d’art contemporain consacré à la thématique africaine, le MACAAL s’inscrit dans l’effervescence culturelle de la ville ocre qui a accueilli ce même week-end, la 1ère édition de la foire d’art contemporain 1-54.

Contacté par Médias24, Othman Lazrak, directeur de la fondation Alliances et du musée, confirme d’ailleurs s’être mis d’accord avec la fondatrice, Touria Glaoui, de cette foire pour faire coïncider les 2 événements.

«Nous devions nous greffer à la Biennale de Marrakech pour pouvoir s’ouvrir mais comme elle a été annulée, nous avons décidé de développer notre propre programme qui s’est transformé en Art Week avec plusieurs acteurs locaux mais aussi internationaux», précise Lazrak.

En dehors d’une affluence record, l’impact de l’exposition a été, selon lui, énorme avec la présence de prestigieuses institutions étrangères comme le directeur du MOMA (NYC), l’équipe du Smithsonian (WDC), Tate modern muséum (Londres), fondations Cartier et Blachère, curator du Guggenheim (NYC) …

«Comme la scène marocaine monte en puissance, nous avons rendu hommage aux jeunes artistes africains montants et à ceux qui sont déjà établis sur la scène internationale. Depuis le début, nous avons mis en avant les œuvres accumulées par mon père, la fondation Alliances et par moi-même.

«L’idée étant de transmettre au plus grand nombre nos collections privées qui comportent 2.000 œuvres de qualité muséale pour démocratiser l’art et faire rayonner culturellement le Maroc en Afrique», nous explique le dirigeant du musée qui compte 16 employés et fonctionne avec un budget annuel compris entre 1 et 6 millions de dirhams.

Afin d’initier les plus jeunes à la culture, la fondation a d’ailleurs créé un programme intitulé «Passerelles», pour créer un lien social entre les populations défavorisées et le monde de l’art.

«Nous organisons régulièrement des workshops dans des quartiers de logements sociaux avec des photographes en herbe à qui nous offrons des appareils jetables, des cours de poterie et sculpture. La fondation dispose de deux bus pour assurer leur transport gratuit au Musée Mohammed VI de Rabat et au MACAAL. L’accès à nos expositions est gratuit pendant le premier mois après quoi le ticket d’entrée est de 40 DH (réduction pour étudiants …). Pendant les 6 derniers mois, le musée a reçu 500 élèves issus des quartiers populaires de Marrakech», détaille notre interlocuteur.

A la question de savoir si l’annulation de la Biennale de la ville ocre ne montrait pas un désintérêt des Marocains pour la culture, il affirme que sa non tenue est liée à des problèmes de mobilisation de fonds et pas à un manque d’affluence.

«La dernière édition a été un succès énorme mais l’événement en lui-même ne suffit pas car il faut créer du buzz et du contenu avant et après pour pouvoir mobiliser les sponsors le moment venu. La Biennale ne peut pas être invisible pendant 2 ans puis renaître de ses cendres mais ces problèmes seront surmontés à la prochaine édition.

«Si nous n’avons pas encore assez d’institutions culturelles, le Maroc a la chance d’avoir une biennale, des foires d’art, des musées, des maisons de vente, des résidences d’artistes, des galeries…», conclut Lazrak qui ajoute qu’en montrant les nouveaux artistes africains qui feront le paysage culturel de demain, le MACAAL fera de Marrakech un hub artistique de la culture continentale.

Ci-après, quelques images (DR, Saad Alami) de l’exposition photographique qui a ouvert ses portes dimanche 25 février:

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